Bébé 20 mois : raisons et solution si il ne marche pas

Un enfant sur dix ne marche pas à 20 mois, ce chiffre, brut, a de quoi surprendre, tant la marche semble une étape gravée dans le marbre du développement. Pourtant, chaque parcours moteur suit sa propre partition. Même au sein d'une même fratrie, les écarts sont frappants. Ce tempo singulier n'est pas systématiquement le reflet d'un trouble sérieux. Mais certains contextes médicaux ou familiaux freinent la conquête de la marche et appellent à une attention particulière.

Des démarches précises permettent d'accompagner l'enfant, de détecter tôt les situations qui justifient un regard médical. Avec un accompagnement adapté, il est possible d'encourager l'évolution de l'enfant et d'éviter bon nombre d'inquiétudes superflues.

À 20 mois, où en est la marche chez la plupart des bébés ?

À l'approche de ses 20 mois, la plupart des bambins se déplacent debout, parfois encore sur un pas incertain. L'acquisition de la marche autonome s'étale généralement entre 10 et 18 mois, avec de notables différences d'un enfant à l'autre. Là où certains osent leurs premiers pas avant même leur premier anniversaire, d'autres préfèrent observer longuement, jusqu'à se sentir suffisamment assurés pour se lancer.

Le développement moteur s'organise selon un enchaînement précis, chaque étape préparant la suivante. Voici les jalons principaux sur lesquels repose la marche :

  • Contrôle de la tête
  • Position assise avec stabilité
  • Rampement puis déplacement à quatre pattes
  • Station debout, d'abord en appui, puis sans support
  • Acquisition de l'équilibre

Ces progrès successifs forment le socle indispensable à la marche. L'apprentissage de l'équilibre est la pierre angulaire : quand un enfant parvient à ne plus tomber dès qu'il lâche un appui, il entre dans la phase des tentatives autonomes.

Quand la marche se fait attendre au-delà de 18 mois, on parle alors de retard de la marche. Passé le cap des 20 mois, si l'enfant ne se déplace pas seul, il est temps de procéder à une évaluation de son développement psychomoteur et de vérifier quelles étapes ont déjà été franchies. L'absence de marche au-delà de 20 à 24 mois doit conduire le professionnel de santé à examiner de près l'histoire motrice, l'équilibre atteint, ainsi que d'éventuels signes associés.

Retard de la marche : quand s'inquiéter et pourquoi cela peut-il arriver ?

Certains enfants prennent plus de temps pour marcher seuls. À partir de 18 mois sans premier pas, la question d'un retard de la marche se pose. À 20 mois, la vigilance s'intensifie. Ce décalage peut concerner exclusivement la marche, concerner d'autres domaines du développement, ou révéler une maladie sous-jacente.

Il existe plusieurs explications à ce retard. Parmi elles, des troubles neurologiques affectant le tonus, qu'ils soient d'origine centrale ou périphérique. Les problèmes orthopédiques entrent aussi en jeu : malformations osseuses, anomalies articulaires, affections musculaires. On retrouve parfois des pathologies métaboliques ou génétiques, parfois déjà présentes dans la famille.

La prématurité intervient également : une naissance avant terme peut induire un léger retard moteur, conséquence d'une musculature ou d'une maturité neurologique encore en devenir. Parfois, c'est simplement l'environnement qui ralentit le processus. Un enfant peu stimulé pour bouger, grimper ou manipuler risque de franchir ces étapes plus tardivement.

Le contexte affectif pèse aussi dans la balance. Des difficultés relationnelles, une situation de stress chronique ou des troubles de l'attachement peuvent freiner le développement moteur de l'enfant, absorbé par ses émotions ou confronté à un climat incertain. Face à cette diversité de causes, une évaluation individualisée par un spécialiste est la clé pour comprendre l'origine du retard et adapter l'accompagnement.

Facteurs à considérer : environnement, tempérament et santé de l'enfant

Le développement moteur d'un bébé de 20 mois ne s'analyse jamais isolément. L'environnement proche, la stimulation reçue et la dynamique familiale jouent un rôle déterminant dans la rapidité des acquisitions. Un cadre qui encourage l'expérimentation physique et des interactions fréquentes stimule naturellement l'apprentissage de la marche. Laisser l'enfant explorer à son rythme, sans contrainte, favorise l'équilibre et la coordination.

Certains enfants, plus observateurs ou réservés, attendent avant d'oser se déplacer. Le tempérament imprime sa marque sur ce calendrier. Par ailleurs, si les parents ou frères et sœurs ont marché tard, l'hérédité peut expliquer le décalage. La morphologie pèse aussi : un enfant plus lourd ou plus grand que la moyenne peut trouver plus difficile de se stabiliser, sans que cela indique une anomalie majeure.

Voici quelques aspects qui influencent le développement moteur :

  • Un cadre riche en stimulations facilite la motricité et l'apparition de nouvelles compétences.
  • Multiplier les expériences motrices, marcher pieds nus, grimper, manipuler, encourage l'apprentissage.
  • Le soutien de l'entourage, sans insistance, accompagne la progression vers l'autonomie.

La santé générale de l'enfant compte également. Un épisode infectieux prolongé, une hospitalisation ou toute immobilisation temporaire peuvent ralentir le développement psychomoteur. Lorsqu'un retard de la marche survient dans ce contexte, il convient de le replacer dans l'histoire médicale et familiale de l'enfant.

Fille de 20 mois lors d’un examen chez le pédiatre

Des solutions concrètes pour accompagner son enfant et savoir quand consulter

Pour aider un bébé de 20 mois qui ne marche pas encore, plusieurs pistes concrètes existent. L'aménagement d'un espace sécurisé et stimulant, propice à l'exploration motrice, fait une réelle différence. Privilégier la motricité libre, laisser l'enfant pieds nus, grimper, manipuler, se relever à sa guise, favorise l'équilibre et la perception de son corps. Les chaussures premiers pas, souples et bien adaptées, offrent le bon compromis entre sécurité et liberté de mouvement.

Chaque effort mérite d'être reconnu : encouragez, valorisez chaque tentative, même maladroite. Le soutien des parents influe directement sur la confiance de l'enfant et sa capacité à relever de nouveaux défis. Inutile de forcer la main ou d'imposer des exercices : l'enfant doit rester maître de ses découvertes.

Si la marche tarde à venir après 20 mois, sollicitez l'avis d'un médecin. Le pédiatre examine le développement moteur global, recherche d'éventuelles anomalies orthopédiques comme le genu valgum ou le genu varum, souvent bénins à cet âge, et réoriente au besoin vers un psychomotricien, un kinésithérapeute ou un orthopédiste.

Selon la situation, d'autres spécialistes peuvent intervenir :

  • Le podologue réalise un bilan postural si des difficultés de la marche sont suspectées.
  • Le neuropédiatre est consulté en cas de suspicion de trouble neurologique.

Les consultations médicales sont prises en charge par la sécurité sociale. Une mutuelle peut compléter le remboursement des avis spécialisés nécessaires à un bilan approfondi.

Chaque enfant trace son propre chemin vers la marche. Ce rythme, parfois déconcertant, mérite d'être observé avec bienveillance et lucidité. Car derrière chaque premier pas, il y a l'histoire d'une conquête, unique, patiente, parfois inattendue. Qui sait à quel moment votre enfant décidera, enfin, de se lancer ?

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