Un enfant de 8 mois qui dormait sans difficulté peut soudain se réveiller plusieurs fois par nuit. Cette instabilité ne signale pas forcément un trouble durable, mais s'inscrit dans une série d'étapes fréquentes entre 6 et 24 mois. Les régressions du sommeil ne surviennent pas toujours au même âge ni avec la même intensité. Chaque bébé manifeste ses besoins différemment, rendant les solutions universelles peu efficaces. Les méthodes douces, pourtant, montrent des résultats durables lorsque les parents adaptent leur approche à chaque période de changement.
Comprendre les rythmes de sommeil entre 6 et 24 mois : ce qui change vraiment chez bébé
À cet âge, le sommeil d'un bébé évolue sans cesse. Les nuits paraissent parfois imprévisibles : sommeil léger et phases profondes alternent rapidement, tout s'emboîte, s'effiloche, puis se reconstruit. La mélatonine entre en scène, coordonnée par l'hypothalamus, tandis que les neurotransmetteurs tracent leur chemin pour donner au sommeil un semblant de stabilité, étape après étape. Mais le grand chef d'orchestre, le cortex préfrontal, reste encore en coulisses jusqu'aux 5 ou 6 ans de l'enfant. En attendant, chaque nuit réserve son lot de surprises, entre sursauts et instants paisibles.
Les cycles de sommeil demeurent courts à cet âge, autour de 50 à 60 minutes chacun. Résultat : des réveils fréquents, des matins parfois plus précoces, et des parents qui observent, s'interrogent, cherchent des repères. Mais alors, face à des épisodes d'angoisse de séparation ou la fameuse terreur nocturne bébé : que faire ? Et bien cela ne signifie pas pour autant qu'il s'agit d'un trouble. La différence entre un simple cauchemar et une terreur nocturne ? L'un réclame de la tendresse, l'autre surtout une présence discrète, sans précipitation.
Pour mieux comprendre comment le sommeil se structure chez l'enfant de 6 à 24 mois, voici les points essentiels à retenir :
- Cycle de sommeil : enchaînement entre sommeil léger, profond puis paradoxal
- Régulation : harmonisation grâce à la mélatonine et à l'hypothalamus
- Maturation : consolidation progressive des connexions cérébrales, dont le cortex préfrontal
Le sommeil d'un jeune enfant ne suit aucun parcours linéaire. Changer de rythme fait partie du voyage : observer, ajuster, prendre du recul souvent, voilà ce qui aide chaque famille à accompagner ces petites tempêtes nocturnes avant les premiers grands sommeils vraiment calmes.
Pourquoi les régressions du sommeil surviennent-elles et comment les repérer sans stress ?
La fameuse régression du sommeil débarque alors qu'on pensait avoir trouvé une routine : soudain, un bébé jusque-là tranquille commence à se réveiller plus souvent, à refuser la sieste ou à mettre un temps fou pour s'endormir. Chaque période de chamboulement coïncide avec d'intenses transformations du développement neurologique et affectif. Les régressions surgissent en vagues irrégulières : 4 mois, 6 mois, 8 à 10 mois, puis autour de 12, 15, 18, 24 mois… chacune laisse des traces passagères dans le sommeil.
Certains signes montrent que votre enfant traverse ces bouleversements :.
- Répétition des réveils nocturnes ou endormissements difficiles
- Siestes qui raccourcissent sans prévenir
- Irritabilité, pleurs soudains, recherche accrue de contact physique avec le parent
Un tout-petit qui acquiert une nouvelle capacité motrice (ramper, marcher), affronte une poussée dentaire, le retour d'un virus ou la confrontation à l'angoisse de séparation peut bousculer toutes les nuits du foyer. Vers 8 à 10 mois et à 18 mois, la séparation d'avec le parent devient source d'inquiétude ; plus tard, autour de 2 ans, ce sont de nouvelles peurs nées de l'imagination qui s'invitent.
Voici des contextes souvent impliqués dans les régressions du sommeil :
- Les changements du quotidien, comme un déménagement, une modification du mode de garde ou l'arrivée d'un nouvel élément familial, viennent déstabiliser les repères.
- La peur du noir fait généralement surface à partir de 2 ou 3 ans.
Pour savoir si votre enfant traverse une phase de régression, prêtez attention à ces comportements et à leur évolution sur une ou deux semaines. Généralement, ces épisodes sont passagers : ils témoignent simplement d'une période de croissance et d'ajustement, pas d'un malaise profond ni d'un trouble ancré.
Des solutions douces et éprouvées pour accompagner votre enfant (et retrouver des nuits paisibles)
Mettre en place une routine du soir solide change tout : chaque soir la répétition des mêmes gestes, le bain tiède, la lumière basse, la petite histoire et la chanson murmurée permettent à l'enfant de s'y retrouver. Ce rituel structure le passage au repos : il balise la frontière entre l'agitation du jour et le calme de la nuit.
Le cadre de sommeil compte aussi : température stable, lumières tamisées, bruits atténués, absence de sollicitations inutiles. La présence d'un doudou ou d'un objet connu nourrit la sécurité intérieure de l'enfant ; il pourra s'y raccrocher en cas de réveil nocturne. Sur le plan alimentaire, un dîner adapté, ni trop copieux, ni trop léger, écarte le risque des réveils dus à la faim.
Si un épisode de régression perturbe le sommeil, la régularité du rituel et la constance des réponses rassurent. Inutile de bouleverser l'organisation : une présence apaisante, des gestes simples et la patience prévalent. L'angoisse de séparation nécessite justement de stabiliser le cadre, sans céder à la tentation de tout modifier, même dans la fatigue.
Voici quelques ajustements possibles selon la situation :
- Lorsque les réveils persistent au-delà de deux semaines ou déséquilibrent toute la famille, une rencontre avec un professionnel spécialisé dans le sommeil peut ouvrir de nouvelles pistes.
- Penser à tester un décalage de l'heure du coucher, ou réadapter la durée des siestes, suffit parfois à installer à nouveau des nuits plus apaisées.
Le rythme du sommeil finit toujours par trouver sa nouvelle orchestration. C'est un travail patient, fait de dialogues et d'essais, où chaque enfant avance à sa manière. Les nuits paisibles ne sont jamais un acquis définitif, elles se construisent pas à pas, avec confiance, au fil de la croissance et des découvertes de la petite enfance.